Tendance : l'intérêt pour l'actu chute
Edition n°91 - 21 juin 2022 - Bonnes pratiques, usages, tendances, business
▶️ FOCUS : information angoissante et complexe, défiance… de plus en plus de lecteurs se détournent de l’actualité.
Le précieux digital news report 2022 de Reuters est paru. Voici ses principales conclusions commentées :
La confiance en l'information a chuté, confirmant une tendance de long terme. Environ 42 % seulement des personnes interrogées déclarent faire confiance à la plupart des informations, le plus souvent.
L'intérêt pour les news chute fortement dans tous les pays, passant de 63 % en 2017 à 51 % en 2022. Là aussi c'est une tendance de fond notamment auprès des 18-24 ans, exceptés certains pics conjoncturels (Covid-19, Gilets jaunes...)
La proportion de consommateurs de news qui évitent les nouvelles, souvent ou parfois, a fortement augmenté. Le chiffre est passé de 29 à 36% en France depuis 2017 (38% en moyenne dans tous les pays) . En cause : news anxiogènes, difficiles à suivre.
"Une proportion importante de jeunes et de personnes - instruites disent qu'elles évitent les nouvelles parce que cela peut être difficile suivre ou comprendre".
Ceci va dans le sens du rapport 2019 de l’Arcep sur les disparités d'accès à l'info
La consommation des médias traditionnels, (tv, radio, presse écrite) a encore diminué l'année dernière dans presque tous les pays, même si l'invasion de l'Ukraine a dopé l’usage tv (notamment dans les pays proches du conflit)
Les chiffres d'abonnements en France montrent la force de l'info locale, puissante motivation d’achat. Par ailleurs, la proportion d'abonnés de moins de 30 ans est une des plus élevées au monde (Pays-bas - 34%), ce qui montre le dynamisme de l'offre.
👉 Voir mon analyse du rapport en 30 tweets regroupés dans cette page
👉 Lire le rapport Reuters complet (pdf 164 p. en anglais)
▶️ 3 liens incontournables de la semaine
Selon une étude de la FNPS, 84% des actifs interrogés lisent la presse professionnelle et 91% la jugent “crédible”.
Les lecteurs s’informent d’abord sur les supports numériques (51%), en présentiel (23%), via le print (18%) et sur des formats audio-vidéo (8%).
47% du panel interrogé lit la presse pro au travail, 36% à domicile, 20% pendant la pause déjeuner, 12% pendant les trajets et 10% le week-end.
Le New York Times a présenté un document aux investisseurs qui détaille sa stratégie autour des contenus. “Trois tendances suggèrent que la valeur marchande du journalisme numérique de haute qualité continuera d'augmenter” :
La population instruite a augmenté
La volonté de payer pour l’actualité numérique a grandi
La nouvelle génération favorise la consommation de news numériques
Le New York Times utilise aussi une série de sujets pour illustrer ses missions :
Proposer des reportages sur des sujets et des histoires importants
Offrir des news fraîches qui ne sacrifient ni la précision, ni le contexte
Créer des projets journalistiques gourmands en ressources qui exigent de l'attention
Ajouter des commentaires et critiques qui aident développer et remettre en question les points de vue
Si les journalistes veulent que les sceptiques lisent et partagent des informations sur le changement climatique, il faut éviter les termes “changement climatique” et “réchauffement de la planète”. C’est que recommande une chercheuse américaine. Elle suggère donc de :
Remplacer ces expressions par le mot “météo”.
Éviter de mentionner les causes du changement climatique.
Se concentrer sur les solutions, ou sur ce que le public peut faire pour se préparer ou s'adapter aux impacts du changement climatique.
▶️ En bref, dans les médias
Ouest France appelle à candidatures pour la 6e saison de son accélérateur de start-up
Centre France lance une campagne pour renforcer la notoriété de ses quotidiens
Snapchat teste actuellement un abonnement payant nommé : Snapchat+
Instagram permet de mentionner des comptes dans une Story déjà publiée
Microsoft enterre définitivement son célèbre navigateur Internet Explorer
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