Télé-réalité, la contagion
Edition n°40 - 4 mai 2021 - Bonnes pratiques, usages, tendances, business, outils...
▶️ FOCUS : la téléréalité se porte bien. Elle influence même l’ensemble de la télévision
Le CSA a publié un rapport très intéressant à l’occasion des 20 ans de la téléréalité, inaugurée en France par “Le loft” (M6), début 2001.
Le terme de “téléréalité” intègre des émissions très diverses. Le CSA les définit comme celles qui :
“placent des participants, anonymes ou pas, dans des situations artificiellement créées pour le programme, dans le but d’observer leurs réactions et de susciter l’émotion ainsi que la participation des téléspectateurs”.
Cela inclut les concours de talents (culinaires, musicaux, de beauté, etc.), certains jeux d’aventure ou de séduction, les “docu-réalités” ou les fictions de “réalité scénarisée”.
En dépit de l’annonce régulière de son déclin, la téléréalité se porte bien. En 2019, le volume d’heures produit reste plus de deux fois et demi supérieur à ce qu’il était en 2010 (+ 262 %).
La télé “d’enfermement” a certes disparu, car vite ennuyeuse. Mais elle a été remplacée par la télé de “vie collective”, réunion, pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines, de participants, souvent dans un décor de rêve, dans le but de remporter une série d’épreuves, percer professionnellement, réussir des rencontres amoureuses, etc.
Les émissions ont su se diversifier pour séduire un public jeune. Par ailleurs, son faible coût de production comparé à la fiction par exemple, en font un programme majeur sur certaines chaînes (notamment de la TNT aux budgets limités). Enfin, dernier atout, ces programmes permettent de respecter les quotas de diffusion et d’investissement dans la production audiovisuelle européenne en français.
Les émissions de ce type sont surtout diffusées entre 17h et 20h. Les chaînes ciblent, de fait, un public ado et jeune adulte, disponible à ce moment de la journée.
Mais plus encore, la téléréalité a déteint sur de nombreuses émissions de divertissement qui lui empruntent certains de ses codes de fabrication :
l’aspect récurrent ou “feuilletonnant” du programme
les situations forgées par la production
la participation d’anonymes et les retours “face caméra” ou “interviews narratives”
👉 La téléréalité a 20 ans : évolution et influence (pdf 35 pages)
▶️ 3 liens incontournables de la semaine
Une étude allemande sur l’avenir du journalisme numérique payant affirme que l’accès unique à une plateforme numérique pourrait générer jusqu’à 152 millions d’euros par mois. Mais cette idée d’un “Spotify du journalisme” ne séduit pas les éditeurs. 54 % estiment ce modèle présente plusieurs inconvénients majeurs :
Risque de cannibalisation
Perte de la relation client
Perte de contrôle
Perte de la souveraineté en matière de prix
👉 Blendle, Cafeyn… les kiosques numériques ne sauveront pas la presse
D’après une étude européene de Kantar relayée par La Croix, les chaînes d’information et la presse écrite ont pris davantage d’importance depuis le début de la crise sanitaire, y compris chez les jeunes. Avec les réseaux sociaux, ce sont les trois sources d’information les plus utilisées. Pour la confiance, les médias traditionnels restent devant, excepté pour Google.
En France, le score de confiance moyen du média TV est plus faible : 22 %. France Television et TF1 enregistrent en revanche un score nettement supérieur à la moyenne nationale avec respectivement +38 % et +37 %.
👉 Le rapport Kantar intégral (pdf 20 pages)Libération, à la demande de ses lecteurs, publie le top 5 des articles qui suscitent le plus d’abonnements. On y retrouve des enquêtes et révélations sur des sujets polémiques (ex : le documentaire Hold-Up, les réseaux d’Olivier Duhamel, le business de la chloroquine…) et aussi une enquête politique sur les électeurs de gauche qui refusent l’idée de (re) voter Macron pour faire barrage à Le Pen.
👉 La presse à l’épreuve du complotisme professionnel
▶️ En bref, dans les médias
La SRF (radio-télévision suisse allemande) a crée un outil de reconnaissance faciale pour identifier les politiques dans les manifs. Et fournit même les outils open source utilisés. Ce qui soulève (volontairement) plein de questions éthiques.
L’Autorité de la concurrence autorise le rachat de Prisma Media (Ça m’intéresse, Capital, Cuisine Actuelle, Femme Actuelle, Gala, Télé Loisirs…) par Vivendi
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Pour finir, petit rappel de Julien Pain, rédacteur en chef de #VraiOuFake sur France Info :
🎁 BONUS : les unes de la presse, en un coup d’oeil
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