Article audio, le format qui monte
Edition n°43 - 1 juin 2021 - Bonnes pratiques, usages, tendances, business, outils...
▶️ FOCUS : de nombreux éditeurs produisent une version sonore de leurs articles. Pour recruter et fidéliser.
Les medias se mettent de plus en plus aux articles audio constate La revue des médias. Après Médiapart en 2014, Le Monde diplomatique en 2015 et L’Express en 2020, c’est au tour du Figaro, ou des Echos de proposer une adaptation sonore de leurs éditos.
Le vrai précurseur est The Economist qui a proposé une version lue de ses articles dès 2007. Pour ses concepteurs, l’objectif est de fidéliser les abonnés, plus que recruter, car ces contenus sont exigeants et demandent de la concentration.
Selon d’autres éditeurs, c’est un moyen de toucher un public plus jeune sur des canaux qu’ils fréquentent (Spotify, Apple…). Ce format serait même beaucoup plus pratique que la lecture pour ce public, car il autorise le multi-tasking.
Autre atout : l’engagement supérieur de l’audio qui est souvent écouté jusqu’au bout. Le taux moyen de complétion pour un article audio est de 90 % expliquait Hakon Mosbech du journal danois Zetland au Nieman Report
Le secret de la réussite d’un article lu ? Le recours à des comédiens qui doivent lire le texte, et adapter le rythme (couper les phrases longues par exemple), sans surjouer. Sauf pour les articles fleuves qu’il faut « interpréter davantage, pour capter l’attention ».
Apparaissent aussi des formats intermédiaires, entre le podcast et l’article lu. Comme “A voix haute” de Ouest-France qui intègre des ambiances sonores et témoignages.
Numérama a choisi la synthèse vocale avec Remixd. Un résultat plus aride, mais qui parvient quand même à stimuler l’engagement. Le temps passé moyen sur les articles lus serait deux à trois fois plus long qu’un article textuel - soit deux à trois minutes - selon Julien Cadot, directeur de la stratégie éditoriale du site.
Autre explication à cet engouement pour les articles sonores, le désir de prendre position sur Google, afin d’anticiper un référencement de plus en plus efficace de l’audio par le moteur. C’est apparemment déjà en cours, si l’on en croît l’intégration de certains podcasts dans les résultats du géant de la recherche.
👉 9 façons pour les newsrooms d’intégrer plus d’audio (en anglais)
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▶️ 3 liens incontournables de la semaine
Le Monde a dépassé les 360.000 abonnés 100% numériques, sur 447.000 abonnés au total. Le papier ne représente donc plus que 20% du lectorat. La recette ?
Investissement sur de coûteux contenus exclusifs à forte valeur ajoutée
Forte diffusion des contenus gratuits pour augmenter les entrées du tunnel de conversion
Diversification des formats (audio/video) et des canaux pour renouveler le lectorat à moyen et long terme
👉 Revoir les résultats détaillés d’il y a un an (Le Monde est toujours en 2020 était toujours très endetté, avec plus de 280 millions de déficit cumulé)
Pour maximiser la rétention, les éditeurs devraient favoriser l’abonnement annuel plutôt que mensuel. C’est l’une des conclusions d’un récent rapport de Piano, l’éditeur de solution de conversion pour la presse. Autre enseignement : les essais gratuits ne sont pas efficaces, il vaut mieux faire payer même un euro.
👉 Sortir de sa zone de confort pour recruter des abonnés ?
Le nombre de journalistes diminue (-7%), ainsi que la durée moyenne des carrière (15 ans) constate Jean-Marie Charon dans La revue des médias. Les femmes semblent être majoritaires parmi les journalistes qui jettent l’éponge. En cause:
la précarité et la difficulté à décrocher un poste stable.
Le caractère superficiel et répétitif des postes en “desk” qui déçoit par rapport aux attentes initiales : investigation, terrain, reportage…
Epuisement des plus de 50 ans et invitation à partir suite à la numérisation de leur titre (avec la perte d’une expertise accumulée pour le média)
▶️ En bref, dans les médias
Twitter : Il est désormais possible de rejoindre un Spaces sur desktop, depuis son navigateur web, mais toujours pas d’en créer
SAY, le mook économique trimestriel lancé lors du 1er confinement, a publié sa 4e édition
France Télévisions indique les sources de ses enquêtes et reportages diffusés dans ses JT et magazines depuis le 31 mai.
Pour Eric Fottorino, “si le papier a sérieusement chuté, c’est que ses contenus se sont détériorés, appauvris, anecdotisés, peopolisés”.
Les anciens journalistes de Science et Vie lancent leur propre magazine baptisé Epsiloon, le 26 juin. Hervé Poirier, son fondateur explique le projet éditorial
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